Fellows 2015/2016
Professor Sebastian Conrad
Freie Universität Berlin, Allemagne
Coolie Labour in the German Empire
sebastian.conrad(at)fu-berlin.de
Sebastian Conrad est professeur d’histoire à la Freie Universität de Berlin. Il est membre du directoire du Forum Transregionale Studien. Il y a rejoint le département d’histoire et d’études culturelles en 2010 après avoir enseigné plusieurs années à l’Institut universitaire européen de Florence. Il a également bénéficié d’une bourse de recherche du Wissenschaftskolleg zu Berlin et a été professeur invité à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris. Il s’intéresse à l’heure actuelle aux approches issues de l’histoire transnationale et globale permettant de mieux saisir les interactions et les croisements historiques. Il est spécialiste en histoire de l’Europe de l’Ouest et du Japon et a consacré ses recherches aux problématiques liées au colonialisme et au postcolonialisme, au transnationalisme, à l’histoire des idées, à la mémoire ainsi qu’à l’historiographie.
Au centre re:work, Sebastian Conrad étudie la main-d’œuvre « coolie » dans l’Empire allemand. Afin de remédier à la pénurie de travailleurs, les autorités coloniales allemandes décidèrent, tant en Afrique de l’Est que dans la région pacifique, de recruter des ouvriers chinois. Cette évolution est à replacer dans un phénomène plus vaste de transformation des pratiques de recrutement dans les plantations suite à l’abolition de l’esclavage et doit être analysée dans le cadre de l’exploitation coloniale capitaliste. Sebastian Conrad examine également les enjeux sociaux et culturels de ce processus historique et s’intéresse tout particulièrement aux dimensions comparées et globales de cette thématique.
Publications
What Is Global History? Princeton, NJ: Princeton University Press, 2016.
avec Jürgen Osterhammel, éd. 1750-1870. Wege zur modernen Welt. Vol. 4. 6 vol. Geschichte der Welt. Munich: C.H. Beck, 2016.
« The Dialectics of Remembrance. Memories of Empire in Cold War Japan ». Comparative Studies in Society and History 56, no 1 (2014): 4‑33.
« Enlightenment in Global History. A Historiographical Critique ». The American Historical Review 117, no 4 (2012): 999‑1027.
avec Shalini Randeria, éd. Jenseits des Eurozentrismus. Postkoloniale Perspektiven in den Geschichts- und Kulturwissenschaften. 2., erweiterte Auflage. Frankfurt am Main: Campus, 2012.
German Colonialism. A Short History. Traduit par Sorcha O’Hagan. Cambridge: Cambridge University Press, 2011.
« Japanese Historical Writing ». In The Oxford History of Historical Writing. Historical Writing since 1945, édité par Axel Schneider, et Daniel Woolf, vol. 5: 637‑58. Oxford: Oxford University Press, 2011.
Globalisation and the Nation in Imperial Germany. Traduit par Sorcha O’Hagan. Cambridge: Cambridge University Press, 2010.
The Quest for the Lost Nation. Writing History in Germany and Japan in the American Century. Traduit par Alan Nothnagle. Berkeley, CA: University of California Press, 2010.
« Work, Max Weber, Confucianism. The Confucian Ethic and Spirit of Japanese Capitalism ». In Work in a Modern Society. The German Historical Experience in Comparative Perspective, édité par Jürgen Kocka, 153‑68. New York, NY: Berghahn, 2010.
avec Dominic Sachsenmaier, éd. Competing Visions of World Order. Global Moments and Movements, 1880s-1930s. New York, NY: Palgrave Macmillan, 2007.
Dernière mise à jour: 01. août 2016
Professor Cláudio Costa Pinheiro
Universidade do Rio de Janeiro, Brésil
Global History of Slavery
est né sous le soleil de Rio de Janeiro (Brésil). En 2004, il a obtenu un doctorat en anthropologie sociale auprès de l’Université fédérale de Rio de Janeiro. Il est maître de conférences à l’institut d’histoire de cette même université et dirige le programme Sephis (Programme d’échange sud-sud pour la recherche sur l’histoire du développement).
Il s’intéresse aux croisements entre histoire, anthropologie et sociologie. Ses thèmes de recherche sont notamment le colonialisme et ses effets à long terme – en particulier sur la production et la circulation du savoir –, le rôle joué par les politiques linguistiques et l’épistémologie dans l’institutionnalisation du pouvoir ainsi que les comparaisons entre l’Asie (notamment l’Inde) et l’Amérique latine.
Dans son projet de recherche au centre re:work, il se consacre au colonialisme et aux politiques de classification et d’esclavagisme à l’époque moderne. Il étudie l’institutionnalisation d’un système hautement sophistiqué instauré par le colonialisme européen dans certaines régions d’Asie et d’Amérique du Sud afin de classer et d’organiser les « nouveaux » mondes. Il défend la thèse selon laquelle, au cours de ce processus, des modèles de travail, des hiérarchies sociales ainsi que des formes de vie et d’organisation sociale extrêmement divers ont été rassemblés et réduits à un maigre éventail de concepts renvoyant à la notion d’esclavage et à son expérience occidentale. À l’instar d’autres institutions et concepts fondamentaux issus de la sphère politique européenne, la notion d’esclavage a été universalisée par le biais de la colonisation de territoires épistémiques, une colonisation menée par l’expansion impériale qui a codifié les autres mondes en des termes reflétant sa propre expérience historique.
Publications
Os Estudos Subalternos. Leituras de Gramsci na Índia e a globalização da historiografia indiana, éd. Rio de Janeiro: Fundação Getúlio Vargas, sous presse.
« Las muchas encarnaciones de Tagore y los escritos de su espíritu ». In SUR / SOUTH. Poetics and Politics of Thinking Latin America – India, édité par Susanne Klengel et Alexandra Ortiz Wallner, traduit par Eloísa Martín, 45‑70. Frankfurt: Vervuert, 2016.
avec Bernardo Buarque de Hollanda, et João Marcelo Ehlert Maia, éd. Práticas e textualidades. Pensando a pesquisa e a publicação em ciências sociais. Rio de Janeiro: Fundação Getúlio Vargas, 2015.
« BRICS nas Ciências Sociais – Para que serve? Modernidade, Desenvolvimento e suas Geografias Imaginárias ». In Desafios sociais, políticos e culturais dos BRICS, édité par Gustavo Lins Ribeiro, 175‑202. São Paulo: ANPOCS, 2014.
avec João Marcelo Ehlert Maia, Bernardo Buarque de Hollanda, et Helena Bomeny, éd. Ideias em perspectiva global. Rio de Janeiro: Fundação Getúlio Vargas, 2014.
« Blurred Boundaries. Slavery, Unfree Labour and the Subsumption of Multiple Social and Labor Identities in India ». In Labour Matters. Towards Global Histories. Studies in Honour of Sabyasachi Bhattacharya, édité par Marcel van der Linden et Prabhu P. Mohapatra, 172‑94. New Dehli: Tulika Books, 2009.
« Words of Conquest. Portuguese Colonial Experiences and the Conquest of Epistemological Territories ». Indian Historical Review 36, no 1 (2009): 37‑53.
Dernière mise à jour: 22. Février 2016
Dr Neda Deneva
Център за либерални стратегии (Centre for Liberal Strategies), Sofia, Bulgarie
Irregular Workers, Irregular Citizens. The Changing Meanings and Practices of Work among Bulgarian Roma in the Context of EU Labour Mobility
est chercheuse au Centre for Liberal Strategies (Bulgarie). Elle a obtenu un doctorat en sociologie et en anthropologie sociale auprès de l’Université d’Europe centrale. Dans sa thèse ethnographique, elle s’est intéressée aux musulmans bulgares migrant vers l’Espagne et a analysé la manière dont les revendications et les luttes quotidiennes de ces migrants entraînent diverses reconfigurations de la citoyenneté européenne. Ses principaux thèmes de recherche sont la migration transnationale, les transformations du travail et les nouveaux régimes de travail, la citoyenneté et le rapport à l’État, le travail de care et les relations entre minorités et État. Dans ses derniers travaux de recherche, elle s’est penchée sur la migration des Rroms au sein de l’Union européenne afin de déterminer les conséquences de l’évolution de la signification et des réalités du travail sur l’accès aux droits de citoyenneté ainsi que sur les relations intergénérationnelles et de care. Elle a également mené des recherches sur les politiques d’accès au marché du travail, aux soins de santé et aux mesures d’intégration pour les ressortissants de pays tiers et les réfugiés en Bulgarie.
Dans son projet de recherche au centre re:work, elle analyse les évolutions que connaît la main-d’œuvre dans le cadre de la précarisation et de la politique européenne de libre circulation. Elle se concentre sur le cas des Rroms bulgares qui exercent un travail irrégulier demandant peu de qualifications et qui ont recours à des formes alternatives de subsistance telles que la mendicité et les allocations sociales, soit en tant que citoyens en Bulgarie soit en tant que migrants en Allemagne et aux Pays-Bas. Dans ce projet, elle retrace la manière dont les Rroms ont été positionnés et construits comme catégorie au cours de la période allant du socialisme tardif aux régimes actuels de travail et de citoyenneté de l’Union européenne, que ce soit comme membres de la classe ouvrière, comme groupe ethniquement différent et considéré comme dangereux ou encore comme citoyens « en trop » ou citoyens partiels. Elle tente de saisir comment de nouvelles formes de dépossession, de désautonomisation et de différenciation sont produites et entretenues. En s’appuyant sur des données historiques, sur une analyse des politiques en vigueur ainsi que sur une recherche ethnographique, elle analyse les liens étroits qu’entretiennent les relations du travail et la citoyenneté dans ses différentes significations. Pour ce faire, elle examine la manière dont les différents types de travail (régulier, irrégulier, productif, reproductif) conditionnent au quotidien l’accès des citoyens et des migrants aux différents droits ainsi qu’aux diverses catégories de citoyenneté. En mettant ce travail en perspective avec la libre circulation des travailleurs au sein de l’Union européenne, elle souhaite soumettre à un examen critique la nature hétérogène de la citoyenneté européenne ainsi que la production de nouvelles hiérarchies et inégalités entre citoyens de l’UE, hiérarchies et inégalités favorisées par les nouvelles réalités du travail.
Publications
« Flexible Kin-Work, Flexible Migration. Aging Migrants Caught between Productive and Reproductive Labour in the European Union ». In Transnational Aging and Kin-Work, édité par Parin Dossa et Cati Coe. New Brunswick, NJ: Rutgers University Press, forthcoming.
« Conflicting Meanings and Practices of Work. Bulgarian Roma as Citizens and Migrants ». In Situating Migration in Transition. Temporal, Structural, and Conceptual Transformations of Migrations. Sketches from Bulgaria, par Raia Apostolova, Neda Deneva, et Tsvetelina Hristova, 42‑70. Sofia: Collective for Social Interventions, 2014.
avec Tsvetelina Hristova, Raia Apostolova, et Mathias Fiedler. « Trapped in Europe’s Quagmire. The Situation of Asylum Seekers and Refugees in Bulgaria ». München: bordermonitoring.eu, juillet 2014.
avec Dumitrita Holdis. « Access to Employment for Beneficiaries of International Protection in Bulgaria, Poland, Romania and Slovakia, Bulgaria Country Report and Cross-Country Analysis ». Geneva: United Nations High Commissioner for Refugees, Regional Representation for Central Europe, 2013.
« Transnational Aging Carers. On Transformation of Kinship and Citizenship in the Context of Migration among Bulgarian Muslims in Spain ». Social Politics 19, no 1 (2012): 105‑28.
Dernière mise à jour: 22. Février 2016
Professor Christoph Gerteis
University of London, Grande-Bretagne
Blue‐Collar Youth and Radical Politics in Postwar Japan
christopher.gerteis(at)soas.ac.uk
Dr Christopher Gerteis est spécialiste de l’histoire sociale et culturelle du Japon de 1600 à nos jours. Il a obtenu un doctorat en histoire moderne du Japon auprès de l’Université de l’Iowa en 2001 et est maître de conférences en histoire contemporaine du Japon et responsable du Japan Research Centre au sein de l'École d'études orientales et africaines (SOAS) de l’Université de Londres. Il a fondé la collection à comité de lecture « SOAS Studies in Modern and Contemporary Japan » qui publie des monographies scientifiques en collaboration avec Bloomsbury (www.bloomsbury.com/soasstudies/). Il est également corédacteur en chef de Japan Forum, la revue de la British Association for Japanese Studies.
Au centre re:work, Christopher Gerteis travaille sur son ouvrage Angry, Young and Mobile : Japanese Youth and the Attractions of Political Violence (En colère, jeunes et mobiles : la jeunesse japonaise et l’attrait de la violence politique). Dans cette étude, il analyse dans quelle mesure l’apparition des vols low-cost a contribué à la radicalisation des jeunes cols bleus marginaux dans le Japon d’après-guerre. Tandis que les travaux récents consacrés aux hommes et à la masculinité sur le lieu de travail au Japon ne s’intéressent qu’aux travailleurs à col blanc, les études consacrées à l’émergence de la Nouvelle gauche japonaise n’ont pas su prendre la mesure de la participation des jeunes hommes à col bleu à la culture jeune mondiale ainsi qu’aux mouvements politiques radicaux formant le cœur du radicalisme de la Nouvelle gauche japonaise. Dans cet ouvrage, Christopher Gerteis examine la culture politique des jeunes hommes de la classe ouvrière de l’essor économique qu’a connu le Japon dans les années 1960 au début des années 1970. En se concentrant sur l’expérience des jeunes hommes à col bleu engagés politiquement, il tente de comprendre dans quelle mesure la dimension de classe économique a influencé la culture politique des factions de la Nouvelle gauche responsables des violences politiques qui ont agité le Japon à la fin des années 1960 et au début des années 1970.
Publications
« The Emergence of Trade Unionism in Modern Japan ». In Routledge Handbook of Modern Japanese History, édité par Sven Saaler et Christopher Szpilman. London: Routledge, sous presse.
avec Timothy S. George. « Beyond the Bubble, Beyond Fukushima. Reconsidering the History of Postwar Japan ». The Asia-Pacific Journal 12, no 8 (2014).
avec Timothy S. George, éd. Japan Since 1945. From Postwar to Post-Bubble. London: Bloomsbury, 2013.
Critical Readings on the History of Industrialization in Modern Japan, vol. 1-3, éd. Leiden: Brill, 2013.
« Political Protest in Interwar Japan - 1. Posters & Handbills from the Ohara Collection (1920s-1930s) ». In Visualizing Cultures. Image-Driven Scholarship, édité par John W. Dower et Shigeru Miyagawa. Cambridge, MA: MIT OpenCourseWare Initiative, 2011.
Gender Struggles. Wage-Earning Women and Male-Dominated Unions in Postwar Japan. Cambridge, MA: Harvard University Press, 2009.
« The Erotic and the Vulgar. Visual Culture and Organized Labor’s Critique of U.S. Hegemony in Occupied Japan ». Critical Asian Studies 39, no 1 (2007): 3‑34.
« Labor’s Cold Warriors. The American Federation of Labor and “Free Trade Unionism” in Cold War Japan ». Journal of American-East Asian Relations 12, no 3 (2003): 207‑24.
Dernière mise à jour: 22. Février 2016
Professor Peter Geschiere
Universiteit van Amsterdam, Pays-Bas
The Struggle over the Forest
Dernière mise à jour: 15. Juillet 2016
Professor Seth Holmes
University of California, Berkeley, USA
Training for Inequality. The Work of Care in an Era of Global Health, Gender Transition and Growing Social Inequality
Seth M. Holmes est médecin et spécialiste en anthropologie de la culture et de la médecine. Ses thèmes de recherche sont l’immigration transnationale, le travail, les différences sociales et la santé. Il s’intéresse tout particulièrement aux mécanismes qui amènent tant la société que le système de soins à percevoir les inégalités sociales et en matière de santé comme normales et naturelles.
En 2007, il a obtenu son doctorat en médecine et en anthropologie médicale auprès des Universités de Californie de Berkeley (UCB) et de San Francisco (UCSF). Après avoir terminé son internat en médecine interne à l’Université de Pennsylvanie en 2009, il a obtenu une bourse du programme Robert Wood Johnson Health & Society Scholars auprès de l’Université de Columbia et a enseigné au Department of Global Health and Social Medicine de la faculté de médecine de l’Université de Harvard. Depuis 2011, il occupe la chaire Martin Sisters en tant que professeur adjoint de santé publique et d’anthropologie médicale à l’UCB. Il codirige le programme de double doctorat en médecine et en anthropologie médicale (UCB et UCSF). Il est également directeur du Berkeley Center for Social Medicine, membre associé du Berkeley Institute for Research on Labor and Employment et professeur adjoint d’anthropologie, d’histoire et de médecine sociale à la faculté de médecine de l’UCSF.
Ses travaux sur le travail agricole et la santé des immigrants transnationaux ont été publiés dans différentes revues de médecine et de sciences sociales à comité de lecture et sont également présentés dans la monographie Fresh Fruit, Broken Bodies : Migrant Farmworkers in the United States (UC Press, 2013). Cet ouvrage a obtenu de nombreux prix, notamment le Rudolf Virchow Award de la Society for Medical Anthropology, le New Millennium Book Award de la Society for Medical Anthropology, le Society for the Anthropology of Work Book Award ainsi que le Margaret Mead Award de l’American Anthropological Association et de la Society for Applied Anthropology. Cette étude a été largement relayée dans les médias aux États-Unis, notamment dans les programmes nationaux et internationaux de différentes stations de radio publiques.
Pendant son séjour au centre re:work, Seth M. Holmes étudie comment les futurs professionnels de santé sont formés, tant de manière explicite qu’implicite, à percevoir et à réagir aux inégalités sociales qu’ils rencontrent dans leur travail de soins. À l’heure actuelle, les inégalités sociales déjà fortes s’accroissent à l’échelle nationale et mondiale. La littérature spécialisée montre que ces inégalités jouent un rôle crucial dans la production de la santé et de la maladie. Ce projet tente donc de déterminer la manière dont on apprend aux professionnels de santé à comprendre les inégalités sociales et à y réagir, que ce soit sur le mode de la légitimation ou de la critique. Ce travail s’appuie sur de nombreuses années d’observation participante menée en Amérique du Nord parmi des étudiants en médecine. En faisant appel au concept bourdieusien d’habitus, aux analyses foucaldiennes sur le regard et le processus de subjectivation ainsi qu’à des travaux récents concernant la précarité et le care, Seth M. Holmes analyse comment les étudiants en médecine apprennent à exercer un travail professionnel de care dans le cadre de fortes inégalités sociales, économiques et politiques.
Publications
avec Heide Castañeda. « Representing the “European Refugee Crisis” in Germany and Beyond. Deservingness and Difference, Life and Death ». American Ethnologist 43, no 1 (2016): 12‑24.
Fresh Fruit, Broken Bodies. Migrant Farmworkers in the United States. Berkeley, CA: University of California Press, 2013.
« Structural Vulnerability and Hierarchies of Ethnicity and Citizenship on the Farm ». Medical Anthropology 30, no 4 (2011): 425‑49.
avec Angela C. Jenks, et Scott Stonington. « Clinical Subjectivation. Anthropologies of Contemporary Biomedical Training ». Culture, Medicine, and Psychiatry 35, no 2 (2011): 105‑12.
avec Maya Ponte. « En-Case-Ing the Patient. Disciplining Uncertainty in Medical Student Patient Presentations ». Culture, Medicine, and Psychiatry 35, no 2 (2011): 163‑82.
« Parce qu’ils sont plus près du sol. L’invisibilisation de la souffrance sociale des cueilleurs de baies ». Act es de la recherche en sciences sociales 165, no 4 (2006): 28‑51.
avec Scott Stonington, éd. Social Medicine in the Twenty-First Century [= PLoS Medicine, 3 (10)], 2006.
Dernière mise à jour: 29. Février 2016
Professor Jonathan Hyslop
Colgate University, Hamilton, USA / University of Pretoria, l'Afrique du Sud
An African Port and the Life‐Cycles of a Transnational Workforce. Durban and the Seafarers of the British Merchant Navy c.1885‐1945
Jonathan Hyslop est professeur au département de sociologie et d’anthropologie ainsi qu’au sein de la filière d’Africana and Latin American Studies de l’Université de Colgate (Hamilton, New York). Il a grandi à Johannesburg (Afrique du Sud) et a étudié aux universités d’Oxford, de Birmingham et du Witwatersrand. Il a effectué une grande partie de sa carrière universitaire à l’Université du Witwatersrand où il a travaillé comme professeur d’histoire et de sociologie et comme directeur adjoint du Wits Institute for Social and Economic Research (WISER). Pendant de nombreuses années, il a été membre du Johannesburg History Workshop. Il a publié nombre de travaux sur l’histoire sociale du Sud de l’Afrique aux xixe et xxe siècles. Il a notamment publié la monographie The Notorious Syndicalist : J.T. Bain - a Scottish Rebel in Colonial South Africa (Johannesburg, Jacana, 2004). Il est membre du comité de rédaction du Journal of African History.
Son projet de recherche au centre re:work est intitulé « Parcours de vie de la main-d’œuvre transnationale d’un port africain : Durban et les travailleurs de la marine marchande britannique de 1885 à 1945 ». Dans cette étude, il retrace les parcours de vie des travailleurs de la marine marchande britannique à travers l’exemple du port sud-africain de Durban. S’appuyant sur des documents d’archives sud-africains et internationaux ainsi que sur des sources Internet permettant de collecter des informations sur les gens de mer internationaux, il tente de compiler et d’analyser un grand nombre de courtes biographies de marins ayant fait escale à Durban à cette époque. Dans cette étude, il examine dans quelle mesure les marins du monde moderne ont constitué une main-d’œuvre au caractère « transnational » fortement marqué et tente de déterminer le rôle joué par cette dimension transnationale dans la manière dont nous appréhendons l’évolution des liens socio-économiques à l’échelle mondiale, le colonialisme et la nature du travail. Les questions suivantes sont également au cœur de cette étude : quels sont les points communs et les différences en termes d’expériences de vie et de travail entre les marins de différentes nationalités ? Quelles sont les alliances et les divisions qui existent entre eux ? Quel rôle la race et l’ethnicité ont-elles joué dans la définition des identités politiques de ces marins ?
Actuellement, Hyslop est professeur de sociologie et d'histoire africaine à l'Université Colgate de Hamilton, dans l'État de New York, et professeur extraordinaire à l'Université de Pretoria, en Afrique du Sud.
Publications
« Southampton to Durban on the Union Castle Line. An Imperial Shipping Company and the Limits of Globality c. 1900–39 ». The Journal of Transport History, 2017.
« E.P. Thompson in South Africa. The Practice and Politics of Social History in an Era of Revolt and Transition, 1976 2012 ». International Review of Social History 61, no 1 (2016): 95‑116.
avec Philip Bonner, et Lucien van der Walt. « Rethinking Worlds of Labour ». In Global Histories of Work, édité par Andreas Eckert, 90‑122. Berlin: De Gruyter Oldenbourg, 2016.
« A British Strike in an African Port. The Mercantile Marine and Dominion Politics in Durban, 1925 ». The Journal of Imperial and Commonwealth History 43, no 5 (2015): 882‑902.
« ‘Ghostlike’ Seafarers and Sailing Ship Nostalgia. The Figure of the Steamship Lascar in the British Imagination, C. 1880–1960 ». Journal for Maritime Research 16, no 2 (2014): 212‑28.
« The Strange Death of Liberal England and the Strange Birth of Illiberal South Africa. British Trade Unionists, Indian Labourers and Afrikaner Rebels, 1910-1914 ». Labour History Review 79, no 1 (2014): 97‑120.
« Zulu Sailors in the Steamship Era. The African Modern in the World Voyage Narratives of Fulunge Mpofu and George Magodini, 1916–24 ». In Critical Perspectives on Colonialism. Writing the Empire from Below, édité par Fiona Paisley et Kirsty Reid, 123‑40. New York, NY: Routledge, 2014.
« “Segregation Has Fallen on Evil Days”. Smuts’ South Africa, Global War, and Transnational Politics, 1939–46 ». Journal of Global History 7, no 3 (2012): 438‑60.
avec Philip Bonner, et Lucien van der Walt, éd. Transnational and Comparative Perspectives on Southern African Labour History [= Special Issue African Studies, 66 (2-3)]. Routledge, 2007.
The Notorious Syndicalist. J.T. Bain, a Scottish Rebel in Colonial South Africa. Johannesburg: Jacana, 2004.
The Classroom Struggle. Policy and Resistance in South Africa, 1940-1990. Pietermaritzburg: University of Natal Press, 1999.
Dr Dina Makram-Ebeid
American University Cairo, EGY
Precarious Revolution. Work in the Shadow of the Egyptian Rebellion
Dina Makram-Ebeid est anthropologue et chercheuse associée à l’Institut Max Planck d’Anthropologie Sociale de Halle-sur-Saale (Allemagne). Après l’obtention de son doctorat en anthropologie sociale en 2013 à la London School of Economics (Royaume-Uni), elle a rejoint l’Institut Max Planck en tant que chercheuse post-doctorante dans le cadre d’un projet consacré aux inégalités dans le monde de l’industrie en Eurasie. Elle a enseigné l’anthropologie et les études du développement à l’Université américaine du Caire ainsi qu’à la London School of Economics.
Les thèmes de recherche de Dina Makram-Ebeid sont, entre autres, l’anthropologie économique et politique, l’anthropologie du travail, l'étude des mouvements sociaux, des rapports de propriété, de la dette et du développement ainsi que du genre et de la santé mentale. Ses recherches concernent également l’anthropologie du Moyen-Orient. Dans le cadre de sa thèse et de ses recherches postdoctorales, elle examine l’expérience du travail et les inégalités de classe dans une aciérie durant la période précédant les soulèvements de 2011 en Égypte et les deux années qui suivirent. Elle analyse les changements en matière de relations de propriété et leurs répercussions sur la politique des classes et la mobilisation populaire, en accordant une attention toute particulière aux contrats de travail de longue durée des usines d’État que les ouvriers peuvent léguer à leurs enfants. Ce type de contrat constitue une forme de propriété transcendant la séparation communément admise entre « propriété privée » et « secteur public ». Pour mener à bien ses recherches, Dina Makram-Ebeid a obtenu des bourses de la Wenner-Gren Foundation for Anthropological Research, du Conseil arabe pour les sciences sociales, de l’Alfred Gell Memorial Fund et du département Asie de l’Est et Afrique du Nord du Population Council.
Au centre re:work, Dina Makram-Ebeid prépare un ouvrage portant sur le rôle clé qu’ont joué les rapports de propriété et de classe dans les soulèvements de 2011 en Égypte, deux aspects qui, jusqu’à présent, n’ont pas été traités dans les travaux historiques sur ces soulèvements. Ce projet s’appuie sur trois années de recherche ethnographique menée dans des ateliers d’usine, ainsi qu’au domicile des ouvriers et lors de rassemblements publics dans une ville située au sud du Caire abritant les plus anciennes et les plus grandes aciéries d’Égypte. Les usines de ce type ont joué un rôle central aussi bien au début de la construction d’un État égyptien national et postcolonial qu’au moment des mouvements qui ont entraîné la chute de Moubarak. Elles offrent donc une perspective déterminante sur les mutations qui ont marqué l’économie politique égyptienne, depuis le coup d’État des Officiers libres en 1952 jusqu’à la chute de Moubarak en 2011. Ce projet s’attache à montrer comment, jusqu’en 2011, la possibilité offerte à la majorité des ouvriers des aciéries de léguer leur poste titularisé à leurs enfants a progressivement amené ces derniers à se considérer comme des membres de la classe moyenne. Différents acteurs étatiques ont tenté d’utiliser la stabilité professionnelle et familiale à laquelle aspirent les ouvriers comme preuve de la stabilité de l’État et des régimes qui se sont succédé depuis Moubarak. Dans le cadre de ce projet, Dina Makram-Ebeid étudie la façon dont ces luttes pour la « stabilité » intergénérationnelle, menées dans le contexte d’une ville marquée par la précarité et la dépossession, ont catalysé les soulèvements de 2011.
Publications:
« Between God and the State. Class, Precarity, and Cosmology on the Margins of an Egyptian Steel Town ». In Industrial Labor on the Margins of Capitalism. Precarity, Class, and the Neoliberal Subject, édité par Chris Hann et Jonathan Parry, 180‑96. New York, NY: Berghahn, 2018.
« Labour Struggles and the Quest for Permanent Employment in Revolutionary Egypt ». In The Political Economy of the New Egyptian Republic, édité par Nicholas S Hopkins, 65‑84. Cairo: American University in Cairo Press, 2015.
« “Old People Are Not Revolutionaries!” Labor Struggles Between Precarity and Istiqrar in a Factory Occupation in Egypt ». Jadaliyya - جدلية, 25 janvier 2015.
« Manufacturing Stability. Everyday Politics of Work in an Industrial Steel Town in Helwan, Egypt ». PhD, The London School of Economics and Political Science (LSE), 2012.
Dernière mise à jour: 13 avril 2018
Professor João José Reis
Universidade Federal da Bahia, Salvador da Bahia, Brésil
Ganhadores. Street Labour in Nineteenth‐century Bahia
João José Reis a obtenu son doctorat auprès de l’Université du Minnesota en 1982. Il est professeur d’histoire à l’Université fédérale de Bahia à Salvador (Brésil) et a été professeur invité à l’Université du Michigan (Ann Arbor), à Princeton, à l’Université Brandeis, à l’Université du Texas (Austin) et à Harvard. Il est membre honoraire étranger de l’American Historical Association et a reçu plusieurs prix et distinctions, notamment l’ordre du mérite scientifique du ministère brésilien des Sciences, le prix national du livre de l’Association des éditeurs brésiliens et le prix cubain du livre Casa de las Américas. Ses thèmes de recherche sont notamment les mouvements sociaux au xixe siècle et l’esclavage au Brésil. En parallèle d’autres travaux de recherche, il écrit à l’heure actuelle sur la résistance des esclaves, les religions africaines et différentes biographies d’esclaves africains et d’affranchis.
Dans son projet de recherche au centre re:work intitulé « Ganhadores : le travail dans la rue à Bahia au xixe siècle », il retrace l’histoire de la lutte entre les Africains et l’État qui s’est déroulée de 1835 à 1888, c’est-à-dire de l’année de la célèbre révolte musulmane de Bahia jusqu’à l’abolition de l’esclavage au Brésil. Il examine le contrôle exercé par l’État ainsi que la résistance des Africains et se pose la question de l’organisation de cette résistance sur le plan culturel. Il s’intéresse tout particulièrement à la semaine de grève organisée en 1857 suite à une ordonnance municipale instaurant des taxes et un système d’enregistrement en vue de renforcer le contrôle politique des Africains travaillant dans la rue.
Publications
Divining Slavery and Freedom. The Story of Domingos Sodré, an African Priest in Nineteenth-Century Brazil. Traduit par H. Sabrina Gledhill. New York, NY: Cambridge University Press, 2015.
avec Elciene Azevedo, éd. Escravidão e suas sombras. Salvador: Edufba, 2012.
avec Herbert S. Klein. « Slavery in Brazil ». In The Oxford Handbook of Latin American History, édité par Jose C. Moya, 181‑211. Oxford: Oxford University Press, 2011.
avec Laura de Mello e Souza. « Popular Movements in Colonial Brazil ». In The Oxford Handbook of the Atlantic World, 1450-1850, édité par Nicholas Canny et Philip Morgan, 550‑66. Oxford: Oxford University Press, 2011.
« Candomblé and Slave Resistance in Nineteenth-Century Bahia ». In Sorcery in the Black Atlantic, édité par Luis Nicolau Parés et Roger Sansi, 55‑74. Chicago, IL: The University of Chicago Press, 2011.
« Batuque. African Drumming and Dance between Repression and Concession, Bahia, 1808-1855 ». Bulletin of Latin American Research 24, no 2 (2005): 201‑14.
Death Is a Festival. Funeral Rites and Rebellion in Nineteenth-Century Brazil. Traduit par H. Sabrina Gledhill. Chapel Hill, NC: University of North Carolina Press, 2003.
Slave Rebellion in Brazil. The Muslim Uprising of 1835 in Bahia. Traduit par Arthur Brakel. Baltimore, MD: Johns Hopkins University Press, 1993.
Dernière mise à jour: 02. Mars 2016
Professor Manja Stephan-Emmrich
Humboldt-Universität zu Berlin, Allemagne
Dubai as ‘Ideal’ and ‘Worst Place’: Education, Work and Piety in the Translocal Livelihoods of Mobile Tajiks
manja.stephan-emmrich(at)hu-berlin.de
Manja Stephan-Emmrich a obtenu son doctorat en anthropologie sociale auprès de l’Université de Halle-Wittenberg en 2009. Dans le cadre de sa thèse de doctorat, elle a participé au projet de recherche « Éducation islamique en Union soviétique et dans ses États successeurs » (financé par la Fondation Volkswagen) à l’Université de la Ruhr de Bochum, au groupe de recherche « Religion civile » de l’Institut Max Planck d’anthropologie sociale et à l’école doctorale « Société et culture en mouvement » de Halle-sur-Saale de 2002 à 2006.
Depuis mai 2010, Manja Stephan-Emmrich est maîtresse de conférences sur l’islam dans les sociétés asiatiques et africaines à l’Institut des études asiatiques et africaines de l’Université Humboldt. Elle est également l’une des principales chercheuses responsables de l’école doctorale berlinoise « Cultures et sociétés musulmanes » (BGSMCS). À l’heure actuelle, elle mène un projet de recherche intitulé « Biens translocaux – éducation, travail et marchandises entre le Tadjikistan, le Kirghizstan, la Russie, la Chine et les Émirats arabes » financé par la Fondation Volkswagen.
Ses domaines de spécialisation sont l’anthropologie de l’Islam, la mobilité/la migration et la religion, les réseaux musulmans transnationaux, les religions urbaines, l’éducation et les jeunes.
Dans son projet de recherche actuel, Manja Stephan-Emmrich étudie le lien entre le réformisme islamique, d’une part, et les subjectivités et les géographies du chez-soi développés en contexte de mobilité, d’autre part. Dans sa monographie en cours, elle examine comment les jeunes Tadjiks qui ont quitté leur région d’origine pour étudier l’islam dans des pays du Proche-Orient agencent leurs aspirations en termes d’éducation, leurs stratégies de travail et les exigences de la religion dans le cadre de modes d’existence translocaux qui relient des lieux situés dans les Émirats arabes et l’espace arabe en général à leurs régions d’origine en Asie centrale. En situant les modes d’existence des étudiants à l’intersection entre économie mondiale, politique musulmane transnationale et différents régimes locaux et nationaux, elle analyse la manière dont le fait d’étudier et de travailler à Dubaï modèle l’horizon d’expériences au sein duquel les Tadjiks en contexte de mobilité développent leurs idéaux religieux, leurs projets de transformation personnelle et les efforts nécessaires pour les atteindre.
Durant son séjour au centre re:work, elle examine la manière dont les biographies de mobilité des étudiants tadjiks dépassent les frontières entre travail et éducation. Ce faisant, elle étudie également dans quelle mesure l’âge/les aspects générationnels et les parcours de vie influencent la réussite des projets éducatifs, religieux et professionnels dans un contexte de mobilité. Par ailleurs, elle s’intéresse aux recoupements entre religion et travail dans une perspective anthropologique et analyse comment ces deux sphères se manifestent dans les stratégies de professionnalisation au travers de pratiques religieuses, du capital éducatif et des réseaux musulmans transfrontaliers, d’une part, et, d’autre part, dans la perspective changeante sur Dubaï, considérée tour à tour comme une ville de rêve pour exercer un « bon » travail et se sentir « chez soi » ou comme un lieu de vie cauchemardesque.
Publications
« Studying Islam Abroad. Pious Enterprises and Educational Aspirations of Young Tajik Muslims ». In Islam, Society, and Politics in Central Asia, édité par Pauline Jones Luong, sous presse.
avec Abdullah Mirzoev. « The Manufacturing of Islamic Lifestyles in Tajikistan Through the Prism of Dushanbe’s Bazaars ». Central Asian Survey 35, no 2 (2016): 157‑77.
avec Philipp Schröder. « The Institutionalization of Mobility. Well-Being and Social Hierarchies in Central Asian Translocal Livelihoods ». Mobilities, 2014, 24 p.
avec Christine Hunner-Kreisel, éd. Neue Räume, neue Zeiten. Kindheit und Familie im Kontext von (Trans-) Migration und sozialem Wandel. Wiesbaden: Springer VS, 2013.
« Duschanbe – Moskau – Kairo. Transnationale religiöse Erziehungspraktiken tadschikischer Familien in der Migration ». In Neue Räume, neue Zeiten. Kindheit und Familie im Kontext von (Trans-) Migration und sozialem Wandel, édité par Christine Hunner-Kreisel et Manja Stephan, 125‑40. Wiesbaden: Springer VS, 2013.
« Schulischer Ethikunterricht in Tadschikistan. Moralerziehung zwischen säkularstaatlichen Interessen und gesellschaftlichen Realitäten ». In Repression, Anpassung, Neuorientierung. Studien zum Islam in der Sowjetunion und dem postsowjetischen Raum, édité par Raoul Motika, Michael Kemper, et Anke von Kügelgen, 253‑88. Wiesbaden: Reichert Verlag, 2013.
« Education, Youth and Islam. The Growing Popularity of Private Religious Lessons in Dushanbe, Tajikistan ». In Youth in the Former Soviet South. Everyday Lives Between Experimentation and Regulation, édité par Stefan Bastian Kirmse, 89‑103. London: Routledge, 2012.
Das Bedürfnis nach Ausgewogenheit. Moralerziehung, Islam und Muslimsein in Tadschikistan zwischen Säkularisierung und religiöser Rückbesinnung. Würzburg: Ergon, 2010.
Dernière mise à jour: 06. juin 2016
Dr Christian Strümpell
Universität Hamburg, Allemagne
Work' and 'Life', and the Reproduction of Inequality in a Postcolonial Company Town. The Case of Rourkela, India
christian.struempell@uni-hamburg.de
Christian Strümpell est assistant de recherche au sein du département d’ethnologie de l’Institut de l’Asie du Sud de l’Université de Heidelberg. Après avoir obtenu son doctorat en ethnologie auprès de la Freie Universität de Berlin en 2004, il a travaillé comme assistant de recherche à l’Institut d’ethnologie de cette même université, puis de 2007 à 2009 à l’Institut Max Planck pour la recherche ethnologique de Halle-sur-Saale. Ses thèmes de recherche portent sur les transformations socio-culturelles et politico-économiques entraînées par l’industrialisation, transformations qu’il analyse depuis quinze ans dans l’Est de l’Inde dans le cadre de longues études ethnographiques. Il a notamment effectué un séjour de recherche de six mois à Dhaka, capitale du Bangladesh.
Dans sa thèse, il s’est penché sur le rapport entre le système de castes et l’interprétation locale de l’époque moderne industrielle en s’appuyant sur l’exemple d’une centrale hydroélectrique publique située dans l’État indien d’Odisha. Dans ses travaux ultérieurs, il s’est consacré au changement social en étudiant une aciérie intégrée fondée par le gouvernement indien dans ce même État dans les années 1950 – soit peu après l’indépendance – avec la participation notamment d’entreprises allemandes. Ce groupe sidérurgique public devait garantir l’indépendance économique de la jeune république grâce à la production d’un bien crucial : l’acier. Plus encore, le travail collectif au sein d’une aciérie publique moderne ainsi que la vie en communauté dans la nouvelle ville-usine adjacente devaient entraîner la formation d’une classe ouvrière industrielle moderne : une classe séculaire qui transcenderait ses identités « primaires » multiples en termes de caste, d’origine régionale et de religion, qui serait socialiste au sens de Nehru et, enfin, qui servirait d’exemple à l’ensemble de la population. Dans ses articles, Christian Strümpell analyse comment des contextes régionaux, nationaux et mondiaux spécifiques évoluant au fil du temps – tels que par exemple les structures sociales et le paysage politique de la région d’Odisha ou encore la libéralisation économique que connaît l’Inde depuis les années 1990 suite notamment à des pressions internationales – modèlent l’interaction entre classe, caste, ethnicité et genre.
Au centre re:work, Christian Strümpell souhaite poursuivre ses recherches sur Rourkela en prenant comme point de départ l’idée selon laquelle la reproduction des inégalités est le produit de l’interaction entre monde du travail et vie urbaine et de quartier. Il étudie l’évolution de ce processus sur plusieurs générations tout en examinant l’influence exercée par les entreprises d’Allemagne de l’Ouest, leur culture ainsi que leurs représentations concernant les relations patron-employés, le travail et les loisirs.
Publications
avec Patrick Neveling, et Daniel Münster, éd. The Making of Neoliberal India [= Special Issue Contributions to Indian Sociology, 48 (1)]. SAGE journals, 2014.
« The Politics of Dispossession in an Odishan Steel Town ». Contributions to Indian Sociology 48, no 1 (2014): 45‑72.
avec Andrew Sanchez. « Anthropological and Historical Perspectives on India’s Working Classes ». Modern Asian Studies 48, no 5 (2014): 1233‑41.
« Law Against Displacement. The Juridification of Tribal Protest in Rourkela, India ». In Law Against the State. Ethnographic Forays into Law’s Transformations, édité par Julia Eckert, Brian Donahoe, Christian Stümpell, et Zerrin Özlem Biner, 202‑27. Cambridge: Cambridge University Press, 2012.
« Social Citizenship and Ethnicity Around a Public Sector Steel Plant in Orissa, India ». Citizenship Studies 15, no 3‑4 (2011): 485‑98.
« “We Work Together, We Eat Together”. Conviviality and Modernity in a Company Settlement in South Orissa ». Contributions to Indian Sociology 42, no 3 (2008): 351‑81.
avec Jonathan Parry. « On the Desecration of Nehru´s Temples. Bhilai and Rourkela Compared ». Economic and Political Weekly 43, no 19 (2008): 47‑57.
« Wir arbeiten zusammen, wir essen zusammen ». Konvivium und soziale Peripherie in einer indischen Werkssiedlung. Münster: LIT Verlag, 2006.
Dernière mise à jour: 03. Mars 2016
Professor Thaddeus Sunseri
Colorado State University, Fort Collins, USA
Working in the Global Slaughterhouse. Tanganyika Packers in Dar es Salaam
thaddeus.sunseri(at)colostate.edu
Thaddeus Sunseri est professeur d’histoire à l’Université d’État du Colorado où il s’est spécialisé sur l’histoire de l’Afrique, en particulier de la Tanzanie à l’époque coloniale et postcoloniale. Par le passé, il a enseigné à l’Université d’État de Chicago et à l’Université du Zimbabwe grâce à une bourse Fulbright. Dans ses travaux de recherche, il s’est intéressé à l’histoire de la migration de travail africaine dans les plantations de coton sous la domination coloniale allemande, il a proposé de nouvelles interprétations de la guerre Maji-Maji et enfin il s’est penché sur les répercussions de l’introduction des sciences sylvicoles en Tanzanie. Dans son projet actuel, il se consacre aux intersections entre travail, environnement et maladies humaines et animales dans un contexte transnational. Récemment, il s’est intéressé à l’histoire de la peste bovine en Afrique de l’Est et plus largement en Eurasie et en Afrique sur une période allant de la fin du xixe siècle à 2010, date de l’éradication de cette maladie à l’échelle mondiale. Dans cette étude, il a examiné les mesures étatiques mises en œuvre à l’époque coloniale et postcoloniale afin de commercialiser, moderniser et internationaliser les économies bovines d’Afrique de l’Est dans le cadre de la lutte contre cette maladie. Il a également analysé la manière dont les Africains ont déployé ces efforts.
Au centre re:work, Thaddeus Sunseri étudie l’histoire de la main-d’œuvre de l’usine Tanganyika Packers Ltd. (TPL), le premier abattoir commercial de Tanzanie implanté à Dar es Salaam, de son ouverture à sa fermeture dans les années 1990. TPL constituait une filiale de Lemco, entreprise mondiale de conserves de bœuf créée dans les années 1860 en Uruguay. Cette entreprise a développé des succursales dans les régions d’Afrique où le bétail était confronté à la sécheresse, notamment dans les régions arides de Tanzanie. Pendant les années 1950, TPL était le premier employeur dans les villes tanzaniennes et ses travailleurs ont activement participé à l’organisation syndicale, qui a connu de nombreux recoupements avec le mouvement nationaliste. L’histoire de la compagnie reflète l’histoire moderne du pays : de la transition du régime colonial tardif au début du socialisme dans la Tanzanie indépendante jusqu’au tournant néolibéral qui a entraîné la fermeture de l’usine. L’histoire de TPL témoigne largement des transformations qu’a connues la filière bovine mondiale, transformations qui ont eu un impact négatif sur la vie des ouvriers des abattoirs.
Publications
« Working in the Slaughterhouse. Tanganyika Packers Ltd., from Colonialism to Collapse, 1947-2014 ». Labor History, sous presse.
« International Collaboration and Rivalry in the Early Fight Against Rinderpest ». EuropeNow. A Journal of Research & Art, no 15 (2018).
« Blood Trials. Transfusions, Injections, and Experiments in Africa, 1890–1920 ». Journal of the History of Medicine and Allied Sciences, sous presse, 29 p.
« The Entangled History of Sadoka (Rinderpest) and Veterinary Science in Tanzania and the Wider World, 1891–1901 ». Bulletin of the History of Medicine 89, no 1 (2015): 92‑121.
« A Political Ecology of Beef in Colonial Tanzania and the Global Periphery, 1864–1961 ». Journal of Historical Geography 39, no 1 (2013): 29‑42.
« Exploiting the Urwald. German Post-Colonial Forestry in Poland and Central Africa, 1900-1960 ». Past & Present 214 (2012): 305‑42.
Wielding the Ax. State Forestry and Social Conflict in Tanzania, 1820-2000. Athens, OH: Ohio University Press, 2009.
« “Every African a Nationalist”. Scientific Forestry and Forest Nationalism in Colonial Tanzania ». Comparative Studies in Society and History 49, no 4 (2007): 883‑913.
« The Political Ecology of the Copal Trade in the Tanzanian Coastal Hinterland, C. 1820–1905 ». The Journal of African History 48, no 2 (2007): 201‑20.
Vilimani. Labor Migration and Rural Change in Early Colonial Tanzania. Portsmouth, NH: Heinemann, 2002.
Professor Yoko Tanaka
筑波大学 (Université de Tsukuba), Japon
The Historical Development of Part-Time Work. A Comparative Study
Yoko Tanaka est professeure d’histoire socio-économique et d’histoire du travail à l’Institut de sciences sociales de l’Université de Tsukuba (Japon). Elle a occupé son premier poste à la Faculté d’économie de l’Université de Tokyo où elle a fait ses études et obtenu son doctorat en 1992 grâce à une étude historique de la compagnie allemande Krupp se concentrant sur la période précédant 1914. Yoko Tanaka a rejoint l’Université de Tsukuba en 1991. Elle a bénéficié de différentes bourses du DAAD et de la JSPS qui lui ont permis de séjourner à plusieurs reprises à l’Université de Munich, à la Freie Universität de Berlin ainsi qu’au Wissenschaftskolleg zu Berlin (WZB) auprès du professeur Jürgen Kocka. De 2003 à 2004, elle a participé à un projet de recherche mené par le WZB sur la comparaison transnationale des modèles sociaux en Europe.
Dans ses travaux de recherche, elle s’intéresse principalement aux relations entre les entreprises et le travail ou les travailleurs ainsi qu’à leur évolution historique. Par ailleurs, elle adopte dans ses travaux de recherche une approche sur le long terme. Son ouvrage principal consacré à l’histoire du travail chez Krupp a été récompensé par le prix de la Japan Association for Social Policy Studies (JASPS) et par le prix Okinaga en tant que meilleure publication dans le domaine des relations du travail de 2001/2002. Par la suite, elle a enrichi cette recherche en se penchant sur la période d’après-guerre et sur les changements actuels dans une approche comparative entre l’Allemagne et le Japon.
En tant que responsable de différents projets, elle a mené de nombreux entretiens au sein d’entreprises ainsi qu’avec des organisations de travailleurs en Allemagne et au Japon. Elle a également effectué des recherches en archive sur le temps de travail, la structure des salaires, l’évolution des carrières, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ou encore sur les fonctions exercées par les organisations de travailleurs. Depuis 2006, elle participe au cycle de symposiums sur la politique de la famille en Allemagne et au Japon, cycle qui bénéficie du soutien du Centre germano-japonais de Berlin (JDZB) et de l’Université de Tsukuba.
Pendant plus de dix ans, elle a été membre du conseil d’administration de la JASPS et, pendant quatre ans, sa directrice des programmes de conférence. De 2012 à 2014, elle en fut également la présidente. De 2008 à 2009, elle a été rédactrice en chef de la revue publiée par la Société japonaise de philologie allemande et membre de son conseil d’administration. De 2012 à 2014, elle a été rédactrice en chef de la revue consacrée aux études japonaises internationales de l’Université de Tsukuba.
Dans son projet de recherche au centre re:work, elle s’intéresse à l’évolution historique et à la situation actuelle du travail à temps partiel dans une perspective comparée entre l’Allemagne et le Japon. Elle étudie les changements structurels survenus dans les sociétés dans la période d’après-guerre : passage d’un personnel masculin à un personnel féminin, du secteur industriel au secteur des services, d’une main-d’œuvre qualifiée à une main-d’œuvre non qualifiée et enfin de systèmes de travail fixes à des formes flexibles. Selon elle, ces changements sont à l’origine de l’augmentation du travail à temps partiel au xxie siècle. En s’appuyant sur des données statistiques, des documents historiques ainsi que des informations recueillies en entretiens, elle analyse de manière comparée le chemin pris par les deux pays quant au travail à temps partiel entre ressemblances fondamentales et évolutions divergentes.
Publications
« The Social Regulation of Labor in Germany. The ‘Job-Miracle’ and Dual Codetermination System ». Social Policy 6, no 4 (2015).
« Re-Arranging Economy and Care ». In What Is Care?, édité par Yoshinori Hiroi, 125‑49. Kyoto: Minerva, 2013.
« Development of Time-Policy in Germany ». The Japanese Journal of Labour Studies, no 619 (2012).
« Change of Work and Social Stratification ». German Studies 44 (2010): 18‑37.
« Between Self-Responsibility and Social Security. Japan and the European Social Model from a Historical Perspective ». In Das europäische Sozialmodell. Auf dem Weg zum transnationalen Sozialstaat, édité par Hartmut Kaelble et Günther Schmid, 167‑214. Berlin: Edition Sigma, 2004.
Formation and Transformation of the German Big Corporation. Career, Security and Governance in the Fried. Krupp Co. before World War I. Kyoto: Minerva, 2001.
Dernière mise à jour: 04. Mars 2016